La Corée du Sud et ses traditions ...

En Corée du Sud, vous allez facilement voir que c'est un pays de "tradition". Les coréens sont très proches de leurs traditions et ce depuis très longtemps. Il n'est pas rare de voir des coréens avec leur habit traditionnel nommé "hanbok", le jour de leur mariage  (en plus de leur tenu : robe de mariée et costume de marié). Il est possible de croiser cette tenue traditionnelle en rue afin de s'imprégner de cette culture ancienne pendant toute une journée (comme je l'ai souligné dans l'onglet "Lieux à visiter", il est facile de louer ce costume pour visiter des temples). L’interaction entre les anciennes traditions et les tendances contemporaines continue de façonner l’identité culturelle coréenne, créant un tissu social dynamique qui valorise à la fois le respect des anciens et l’innovation.

Le Hanbok (한복)

Le hanbok existe depuis des milliers d’années. On retrouve ce vêtement sur diverses fresques, datant du royaume de Koguryo qui est l’un des Trois royaumes  (37 av. J. C. – 668), il y a plus de 1600 ans. La tenue aurait été introduite au Pays du Matin Frais par les nomades scytho-sibériens. D’aussi loin que ce vêtement remonte, certaines caractéristiques contemporaines existaient déjà. Les hommes et les femmes portent les mêmes vêtements. Seulement, certaines différences subsistent : le vêtement pour homme comporte un manteau et un pantalon, tandis que le vêtement pour femme comporte un manteau et une jupe. La couleur du haut est toujours différente de la couleur du bas. On a également remarqué que la couleur et la confection du hanbok varient en fonction du statut social du porteur. Ce vêtement évoluera au fil des dynasties (de "Silla unifié" à "Joseon") avec quelques modifications et simplifications de la tenue pour plus de facilité pour ceux qui le portaient.

Le hangeul  (alphabet coréen)

En 1443, durant la dynastie Joseon (조선), le roi Sejong (세종) décide de créer un nouvel alphabet afin d’instaurer une écriture universelle pour son peuple. Sejong a créé en tout 28 lettres. Il s’est inspiré d’éléments naturels tels que le soleil, la terre ou encore l’Homme pour modeler ses voyelles. Quant aux consonnes, il a essayé de reproduire à l’écrit les mouvements buccaux de chaque prononciation. L’alphabet actuel ne compte que 24 lettres car quatre ont fini par disparaître au fil des siècles.

Au fil du temps, le hangeul (한글) connaît une lente propagation. Au 16e-17e siècle, il n’est plus seulement utilisé pour apprendre à lire les caractères chinois mais également pour écrire des lettres, puis des romans, jusqu’à le retrouver dans les journaux dès le 19e siècle. L’alphabet coréen a cependant été menacé plusieurs fois au cours de l’Histoire. En 1504, le roi Yeonsan (연산) fait interdire le hangeul car des textes dégradants à son propos étaient diffusés. Son but n’était pas de bannir l’écriture coréenne mais d’empêcher le peuple de profiter de cet alphabet pour s’exprimer contre lui. Autre exemple lors de la période coloniale, les Japonais ont interdit toute pratique de la langue coréenne, seul le japonais était autorisé. Et finalement, c’est lors d’importantes réformes en 1894 que cet alphabet devient l’écriture officielle du pays. En 1910, il prend le nom de « hangeul », qui signifie « grande écriture » (« han » = grand, « geul » = écriture). Le terme « han » désignant également le peuple coréen, on a trouvé le double sens intéressant et décidé d’adopter officiellement ce nom.

La dynastie Joseon

Je suis certaine que cette dynastie doit vous parler, vous l'avez déjà certainement vue dans les séries coréennes avec ses palais et ses tenues traditionnelles. La dynastie Joseon a régné sur la Corée de 1392 à 1897. Elle a été fondée par Yi Seong-gye, un général qui est devenu le roi Taejo après avoir renversé la dynastie précédente (Goryeo). Joseon est une période très importante dans l’histoire de la Corée, car elle a duré plus de 500 ans et a profondément marqué la culture, la politique et la société coréennes.

Une nouvelle philosophie s'est mise en place en mettant l’accent sur le respect de la hiérarchie, la famille, l’éducation et la moralité. La société était divisée en classes sociales strictes, avec les yangban, des nobles lettrés, au sommet. Ils occupaient les postes importants grâce à des examens très difficiles.

L’un des rois les plus célèbres de cette dynastie est Sejong le Grand. Il est connu pour avoir créé le hangeul, l’alphabet coréen, afin que tout le monde puisse apprendre à lire et à écrire plus facilement, car avant cela, les coréens utilisaient des caractères chinois compliqués. Sous son règne, la science, la médecine, l’astronomie et la littérature ont aussi beaucoup progressé. La dynastie Joseon a connu des périodes difficiles. Elle a dû faire face à des invasions, comme celle des japonais à la fin du XVIe siècle, qui ont causé beaucoup de dégâts et à partir du XIXe siècle, la Corée a été de plus en plus menacée par des puissances étrangères, comme le Japon et les pays occidentaux. Cela a affaibli la dynastie, qui a finalement pris fin en 1897. 

Aujourd’hui, l’héritage de Joseon est toujours très présent en Corée. L’alphabet hangeul est encore utilisé, de nombreux palais et temples construits à cette époque existent toujours, et des traditions culturelles comme le vêtement traditionnel hanbok ou les valeurs confucéennes font encore partie de la vie coréenne moderne.

La Corée coupée en deux ?

En 1945, lors de la capitulation du Japon, américains et soviétiques, alliés durant la Deuxième Guerre mondiale, s’entendirent pour occuper conjointement la péninsule coréenne et repousser ainsi l’indépendance contre la volonté d’une population qui n’a jamais été consultée. Deux zones d’occupation furent délimitées par le 38e parallèle, qui constitue toujours la frontière entre les deux Corées. Au nord, les communistes coréens, avec le soutien de Moscou, mirent en place un régime marxiste avec à sa tête Kim Il-sung. Au sud, l’armée américaine propulsa Syngman Rhee qui dirigea un gouvernement avec les grands propriétaires terriens et des hommes d’affaires, beaucoup d’entre eux ayant collaboré avec les occupants japonais. En 1948, deux États indépendants furent créés, qui réclamaient chacun la souveraineté sur tout le territoire : la République populaire démocratique de Corée au nord et la République de Corée au sud.

Après trois ans d’avancées et de replis, un pacte de non-agression mit fin aux combats (mais pas au conflit), et une zone démilitarisée (également appelée DMZ) fut établie de chaque côté de la frontière. Si le pacte de non-agression mettait fin aux hostilités, un accord de paix n’a jamais été signé entre les deux pays. La zone démilitarisée autour du 38e parallèle le prouve bien, puisqu’elle n’a de démilitarisé que le nom, et représente la frontière la plus militarisée au monde.

Les traditions coréennes

Les traditions coréennes sont profondément enracinées dans la culture du pays façonnant l’identité culturelle de la Corée. Ces traditions, transmises de génération en génération, offrent un aperçu fascinant de la vie, des croyances et des valeurs du peuple coréen.

Seollal

Seollal est l’une des fêtes les plus importantes du calendrier coréen. Célébrée selon le calendrier lunaire, elle marque le début d’une nouvelle année. Durant Seollal, les familles se rassemblent pour rendre hommage à leurs ancêtres, jouer à des jeux traditionnels comme le Yutnori, et déguster le « tteokguk », une soupe à base de gâteaux de riz.

 Chuseok

Souvent comparée à Thanksgiving, Chuseok est une célébration des moissons qui a lieu en automne. Les familles se rassemblent pour partager un repas festif, rendre hommage aux ancêtres et échanger des cadeaux. Les « songpyeon », petits gâteaux de riz en forme de demi-lune farcis de diverses garnitures, sont typiquement consommés pendant Chuseok.

 Doljanchi

Le premier anniversaire d’un enfant, appelé Doljanchi, est une étape majeure en Corée. Une cérémonie spéciale a lieu où différents objets sont placés devant l’enfant. Selon la tradition, l’objet que l’enfant choisit prédit son avenir. Par exemple, s’il choisit un stylo, cela pourrait indiquer qu’il sera un érudit.

Jesa

Les rites ancestraux, appelés Jesa, sont pratiqués pour honorer les ancêtres défunts. Ces cérémonies sont marquées par des offrandes de nourriture, des prières et des chants. Elles renforcent le lien entre les vivants et les défunts, et rappellent l’importance de la famille dans la culture coréenne.